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Images du Quotidien
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23 juin 2009

Le collaborateur

HORTEFEUX1
Contexte :  Déclaration du ministre du travail, Brice Hortefeux, à la suite de la réunion sur le dialogue social avec les partenaires sociaux.
Lieu : ministère du travail, rue de grenelle, à paris.
Nous sommes retenus derrière un cordon ridicule au milieu du hall d'entrée. En face se tient la réunion. Cachés derrière une porte qui en as vu d'autre...les protagonistes prennent la parole à leur tour. Nous ne voyons rien, nous n'entendons rien. Les traces du discours du ministre, distribué par les attachées de presse, rapportent les propos écris à l'avance. La rhétorique minutée. En lisant la photocopie encore chaude, je m'aperçois que tout est écris. Jusqu'à la moindre formule de politesse ou passage de parole à un autre intervenant. A quoi cela sert il?
La grande pièce d'accueil du ministère est coupée en deux. D'un côté les journalistes contenus par le velours rouge et le cuivre des cordons du pouvoir. De l'autre, le vide. Tout du moins pour l'instant, car c'est là que se tiendra le ministre pour parler. Il viendra à l'issue de la réunion faire une déclaration. C'est à dire pas de questions...il parle et il s'en va. Les seuls à passer la frontière sont les huissiers, les policiers chargés de déposer tel ou tel pli. Les collaborateurs zélés en bras de chemise se pressent, dossiers sous le bras. Ils enjambent la ligne en baissant la tête, pour ne pas parler aux journalistes présent et conscients, tout de même, du ridicule de la situation.
Photographes, caméras, micros. Nous nous tenons là. Nous attendons. En ligne. La porte s'ouvre. La réunion est terminée. Les premiers à sortir sont les représentants des syndicats. Ils s'arrêtent devant les bras qui se tendent. Ils parlent à tour de rôle à nouveau. Ils ne sont pas d'accord, la revalorisation du smic est insuffisante. Une fois de plus, les classes sociales les plus défavorisées ne seront pas aidées. Ils se suivent et prononcent les mêmes constatations d'un même air résigné. Derrière, on à refermé la porte. Le ministre se prépare pour sa déclaration. Un collaborateur se tient devant cette porte. Il attend que les représentants des syndicats aient terminés leur interview pour lancer le ministre. Il se tient droit. Le dossier qu'il présente comme un bouclier, une parade à toute contestation. Jeune, encore sûr de lui, il joue le cerbère avec aplomb. Ce n'est pas sa force physique qui impressionne, c'est l'assurance de son pouvoir. Il sait que le ministre est là derrière la porte à attendre son signal. De temps en temps il pose une main sur la poignée, comme pour calmer les ardeurs du détenteur du maroquin. Il garde la tête tournée vers la presse. Il nous regarde un petit sourire au lèvre, sachant à l'avance comment cela va se dérouler.
HORTEFEUX2
Les interviews des syndicats sont terminées. La voie est libre. Il ouvre la porte. Le ministre sort. Il se dirige vers nous et après les salutations et plaisanteries d'usage, délivre son message. Le collaborateur s'est placé derrière, juste sur le côté. Il à mis le dossier sur son torse. Il le tient maintenant comme une armure. Le regard posé sur la nuque du ministre, son léger sourire ne l'as pas quitté. Le ministre déroule gentiment, je l'écoute du oreille distraite, fasciné que je suis par l'homme au dossier. Il se déplace maintenant. Il se dirige à nouveau vers la porte. Comme si il allait l'ouvrir. Mais le ministre n'as pas fini de parler! Il va bien y avoir des questions.! Non. Au moment où le collaborateur attrape la poignée de la porte, le ministre  lève les bras.
"voilà, c'est tout...merci à tous.....pas de questions...voilà...voilà...merci....merci..."
les rédacteurs autour de moi tentent de capter l'attention du politique. Ils tendent le bras, ils parlent plus fort, crient leurs questions..Rien n'y fait. Le politique à fait demi tour. Il s'est engagé dans l'ouverture tenue par le collaborateur, une équipe de costards tristes à sa suite. Le collaborateur ferme la marche et la porte. Juste avant, il jette un dernier regard vers les journaliste dépités. Son léger sourire au lèvres est toujours présent.   

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Commentaires
J
Le genre de sourire qui donne envie de troquer l'appareil photo contre une pelle à neige, une batte de base ball ou un morgenstern ?<br /> Merci pour cette tranche de République ...
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