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Images du Quotidien
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5 juin 2009

Un retournement

tiberi016
Les récents déboires de la famille Tiberi m'ont remis en mémoire une anecdote que j'ai vécu à la mairie du 5e arrondissement de paris. lors de du 2e tour des éléctions municipales, j'étais donc dans le fief des Tiberi pour couvrir les résultats. A partir de 19h je traine dans la mairie au milieu de la foule qui grossit au fil des minutes. ja fais des images d'ambiance, de la fin du vote, des partisans des differents candidats qui se regroupent. La rumeur donne Tiberi battu. Ce serait alors la fin d'un régne de plus de trente ans sur la mairie et sa population. Régne entaché de suspicions de fraude éléctorale et de clientélisme. Effectivement, l'ambiance ici est trés étrange, assez anxiogéne. Chacun se surveille, s'épie. On écoute, mine de rien, la conversation d'à côté. Certains parlent fort. ils rassemblent autour d'eux un cercle de fidéles. les camps se forment, se figent. j'ai parfois l'impression d'être en temps de guerre.
20h. les bureaux de vote sont fermés. Les premiers résultats tombent. Pour ceux du 5e il faudra attendre. J'ai du mal à me frayer un chemin dans la foule qui se pressent dans le hall de la mairie. Nous ne pouvons pas accéder à l'étage et à la salle des fête où se proclameront les résultats. Nous n'avons pas encore vu de candidats. Je me place au pied de l'escalier pour être bien placé lorsque les cordons libereront le passage. Un camarade photographe à fait de même et nous commençons à discuter. Lui aussi à conctaté la drôle d'ambiance qui régne ici, et nous devisons sur la défaite prochaine de Tiberi. Une dame qui se trouve derriére nous se joint à la conversation. Elle semble fragile. ele ouvre à peine la bouche. Un sourire esquissé juste avec les yeux nous tient lieu de connivence. Elle acquiesce à nos propos, et nous nous retrouvons tous les trois sur lamême longueur d'onde. La dame nous explique les manières de faire dans le quartier. elle nous raconte les voisins qui s'épient, les pressions pour aler voter, les services rendus, les appartements loués pas chers en contrepartie d'un ralliement...enfin, nous sentons que cette dame en a assez de tout cela et veut en finir. Elle assume son statut d'opposante, en donnant tout de même de nombreux coup d'oeils derriere elle.
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ça y est , ça s'ouvre. tout le monde s'engoufre dans l'escalier et se jette dans la salle des fêtes. tous les médias sont là, tous les partisans sont là. il fait une chaleur à crever, et les esprits justement s'échauffent. toujours cette ambiance de suspicion. Soudain, nous entendons des cris. ils viennent des bureaux de la mairie. Retournement de situation. La tendance s'est renversée, Jean Tiberi est réélu. les partisans exultent. Toutes les haines émergent. C'est comme un geyser immense qui se réveille. Les opposants crient, n'y crois pas. Certains pleurent. La foule se rue dans la salle des fêtes tout le monde attend la proclamation officielle des résultats par tiberi lui même. Des baffes partent. Les partisans de Tiberi crient : "tiberi, tiberi, tiberi!!"
Le maire réélu arrive enfin. Il semble ne pas y croire lui même. Ses enfants à ses côtés chauffent la foule déjà surexcitée. Les caméras se poussent, les photographes aussi. j'ai décidé de rester au pied de la tribune, mon camarade photographe qui était dans l'escalier est toujours là. Le maire arrive, je n'entend plus rien. ils donne les chiffres. Dés qu'il donne le nom d'un autre candidat la foule hue. Il termine son intervention en entonnant une marseillaise, reprise comme un seul homme par la salle. Cela fait un moment que quelqu'un me pousse. Je me retourne et je vois la dame de tout à l'heure. Elles est là, le visage tendu vers la tribune. elle crie  : "tiberi!!, tiberi!!, tiberi!!" je suis stupéfait. la même personne qui 20 minutes avant semblait ravi de la défaite du clan tiberi, se triuve maintenant là à scander son nom. Elle est passée d'opposant à soutien en un temps record. Mon ami photographe qui la aussi vu me regarde dépité. Cela ne nous étonne pas, mais nous met quand même un petit coup au moral...
L'excitation retombe. Les politiques sont partis. La salle se vide. J'envoie mes dernieres photos assis par terre dans un coin de la salle. Un homme commence à balayer les derniers tracts déjà obsolétes. Voilà. Tout est fini. Tout recommence. jusqu'à la prochaine fois.

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